Amazon et autres géants du e-commerce : sommés de payer leur dû
Le gouvernement français vient de prendre une mesure drastique pour stimuler la concurrence équitable entre les libraires traditionnels et les géants du e-commerce comme Amazon. Dorénavant, le prix minimum pour la livraison d’une commande de livres inférieure à 35 € chez Amazon sera de 3 € en frais de port. Cette mesure s’applique également à tous ses concurrents du secteur. L’arrêté a été signé par Rima Abdul Malek, ministre de la Culture, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et sera mis en vigueur dans six mois, en octobre prochain.
Position de la France sur le marché du livre à l’ère de la concurrence numérique
L’arrivée d’Amazon et sa domination sur le marché ont été fortement ressenties par les librairies physiques, qui ont du mal à s’aligner sur les tarifs mis en place par cette multinationale ainsi que sur leurs pratiques commerciales. Les librairies indépendantes, en particulier, se plaignent des frais exorbitants qu’elles doivent supporter pour les livraisons. Guillaume Husson, le délégué général du Syndicat de la Librairie Française (SLF), a déclaré que l’arrêté était une « avancée indéniable », mais qu’il n’était pas suffisant.
Amazon craint pour ses clients ruraux, mais pourquoi ?
Quant à Amazon, l’entreprise américaine estime que cette mesure aura des répercussions importantes sur la lecture et les lecteurs résidents des zones rurales et des petites villes. Selon un porte-parole de l’entreprise, 46 % des livraisons de livres se font dans ces régions où les librairies sont souvent inexistantes. Cependant, le gouvernement a décidé de fixer le coût de livraison à 3€ pour atteindre un juste milieu.
Une tentative de régulation du marché du livre en France
En 2014, la France avait déjà tenté une régulation du marché du livre sur Internet, en interdisant notamment la livraison gratuite. Cette interdiction n’avait toutefois pas inclus la fixation d’un prix minimum, permettant ainsi à Amazon et la Fnac de proposer des livraisons à un centime d’euro. Cette loi critiquée avait soulevé de vives protestations dans le milieu des professionnels du secteur. L’arrêté récemment pris par le gouvernement français est perçu comme un premier pas vers un marché du livre plus régulé.
Par votre serviteur dévoué, SAM SESSINOU HOUNKPE-DUFFAY